Une certaine lassitude devant tout

von Antoine Jaccoud 8. Juni 2017

– Vous dites vous sentir de plus en plus essoufflé au Marathon de Lausanne, n’est-ce pas ?

– Oui, c’est cela. Mes performances baissent d’année en année. J’ai vérifié sur mon ordinateur. Depuis 2001, je note toutes mes performances : elles sont à la baisse.

– Vous me racontez aussi digérer un peu moins bien le fromage, n’est-ce pas ?

– Oui,  surtout les fromages gras, docteur. Je digère de plus en plus mal les fromages gras. Je ne peux plus manger une fondue après 20 h par exemple.

– Mmmh. Et les autres ?

– Les autres ?

– Les fromages plus légers. Les sérés, les choses comme ça ?

– Ca va, docteur, ça passe, mais disons que je ne peux plus en manger autant qu’avant.

– Vous me dites aussi être de plus en plus ennuyé par les séries TV, vous me confirmez cela ?

– Tout à fait. Avec ma femme, il fut un temps où nous les dévorions. Borgen, Breaking bad, Homeland, Game of Throne, nous avons tout vu. Maintenant, nous nous embêtons avant même la fin de la première saison…

– Mmmh. Est-ce que vous iriez jusqu’à dire que vous ressentez un sentiment de lassitude ?

– De lassitude, docteur ?

– Oui, un sentiment de lassitude. Une sorte de lassitude devant la vie.

– De la lassitude… ?  Oui, ma foi, oui, je crois bien que je pourrais parler d’une sorte de lassitude…

– Vous avez bien dit, lassitude, Monsieur ?

– Oui, « lassitude », c’est cela.

– Eh bien, écoutez, Monsieur Jaccoud, je crois que le temps est venu de vous adresser à Exit.